Déclaration CFE-CGC NAO 2023

Déclaration CFE-CGC du 20 Décembre 2022 faites lors de la 1ère réunion des NAO (Bilan des mesures 2022) :

La CFE-CGC souhaite vous faire part de son inquiétude quant au maintien du pouvoir d’achat des salariés de Renault Group.

Elle ne peut que constater les conséquences inattendues du contexte géopolitique actuel sur le quotidien de tous. La forte hausse du prix de l’énergie, des carburants, des biens de consommations courants, générant une inflation galopante qui s’établi à plus de 6% depuis le début de l’année 2022, met à mal le porte-monnaie des salariés. En 2022, les NAO en-deçà du niveau attendu et inférieures à l’inflation 2021, n’ont fait que les démotiver. La CFE-CGC a déjà alerté la Direction depuis juin 2022 et cela a permis d’ouvrir une négociation sur le pouvoir d’achat débouchant sur un « Plan global de soutien du pouvoir d’achat des salariés de Renault Group » que la CFE-CGC a signé. 

C’est pour ces raisons que la CFE-CGC a demandé l’anticipation des NAO pour l’année 2023 à décembre 2022. La première réunion, qui débute ce jour est le bilan de l’application des mesures de l’année 2022. La réunion de négociation, quant à elle, se déroulera en Janvier 2023, respectant ainsi les engagements pris lors de la signature du « Plan global de soutien du pouvoir d’achat des salariés de Renault Group ». 

Il est désormais l’heure de se parler vrai.
Durant ces dernières années, la politique salariale en France était prudente, même quand la situation de l’entreprise était meilleure. Cela s’est traduit par des mesures toujours proches du niveau de l’inflation. Dès lors, il serait inconcevable de ne plus tenir compte de cette inflation au moment où les salariés en ont le plus besoin. 

Les salariés de Renault Group ont été marqués et déçus du niveau des NAO de l’année 2022. Ils ont été encore plus déçus lorsqu’a été présenté, par la Direction comme pilier de la rémunération, le maintien des salaires via le dispositif APLD ainsi que la mise en place du plan d’actionnariat salarié 2022… Le plan de départ RCC, en particulier dans l’Ingénierie, a marqué les esprits. Le nombre de démissions de 2022 est à un niveau jamais atteint et cela fait mal car ce n’est pas dans l’ADN de notre Groupe.

À l’aube des transformations juridiques du Groupe avec la création des nouvelles entités Horse et Ampère, il faut continuer à motiver les salariés et cela passe aussi par leur rémunération.
La réussite de ce plan ne pourra se faire sans l’adhésion de l’ensemble des salariés du Groupe, il faut leur redonner confiance, ils ont tant donné à l’entreprise durant ces nombreuses années de crises. Cela passe inévitablement par des NAO réussies et au niveau attendu, tout en tenant compte des crises que subit l’entreprise. 

De belles négociations ont été réussies lors du 2ème semestre 2022 comme les négociations sur le pouvoir d’achat, les nouveaux accords CSA et APLD, mais aussi les premiers accords du nouveau socle social (accords « complémentaire santé » et « prévoyance »). Il faut continuer en ce sens.

Pour la séance de négociation à venir, la CFE-CGC travaille actuellement avec ses équipes pour finaliser sa plateforme de revendications. Elle vous la communiquera avec des données chiffrées. Cependant, elle peut déjà évoquer les points suivants :

  • Les salariés sont pour le moment satisfaits des négociations du 2ème semestre et ils attendent un geste fort sur ces NAO avec un salaire (hors plan d’actionnariat salarié) qui suit au minimum le niveau de l’inflation avec des mesures principalement nourries par des AGS pour tous les salariés y compris pour les cadres.
  • La temporalité est un point important pour la CFE-CGC. Il n’est pas question d’avoir des mesures décidées lors des NAO de Janvier et qui s’appliqueraient tardivement dans l’année 2023.
  • De même, les cadres, depuis quelques années, se retrouvent dans une situation à avoir leur part variable payée en 2 échéances. Cette mesure a été mise en place par rapport à une situation particulière de l’entreprise. Ceci a été accepté comme un compromis mais non comme un acquis.
  • La CFE-CGC réitère la demande de remettre en place le BSI. Vous avez expliqué, les raisons pour lesquelles celui-ci a été arrêté, dont acte. Mais c’est certainement dans une situation où les salariés se questionnent sur leur rémunération qu’il est nécessaire de mettre en place un outil répondant en partie à leurs interrogations.
  • Enfin, comme évoqué dans la séance, même si le plan d’actionnariat est une démarche positive pour les salariés Renault dans le monde, pour la CFE-CGC, cette action peut être communiquée mais non intégrée dans le budget NAO 2023.

 

La CFE-CGC attend de cette négociation un état d’esprit au niveau de ce que nous vivons depuis ces derniers mois.
Certes le niveau de l’inflation sera un élément majeur dans la séance à venir.


Mais elle espère que ces NAO ne soient pas totalement dictées par l’aspect gestion des coûts mais que celles-ci soient considérées également comme une réelle opportunité de motivation pour les salariés actuels, par rapport à la transformation historique à venir du groupe, mais aussi comme un des leviers pour attirer de nouveaux talents. Le montant du budget des NAO a un effet psychologique, qui peut être bénéfique ou négatif en fonction de son niveau, pour les salariés et donc pour l’entreprise.


La CFE-CGC insiste, mais il faut réellement changer l’état d’esprit de l’entreprise, au vu des évolutions du Groupe et de l’avenir que Luca De Meo souhaite. Il ne faut pas considérer ces NAO au niveau de l’inflation comme une contrainte budgétaire, mais comme une opportunité de conserver nos ressources et d’attirer de nouveaux talents. 

Nous, Renault Group, devons redevenir un acteur majeur des avancées sociales en France.  

CFE-CGC Renault Group